Par Catherine Down
Nuits-Saint-Georges, la deuxième étape de mon aventure sur la Route des Grands Crus, est un village reconnu pour ses excellents Pinots Noirs. Malgré l’absence de Grands Crus, cette commune offre des Villages et Premiers Crus remarquables. Les vins rouges issus de cette appellation nécessitent souvent un temps d’élevage un peu plus long. Quelques vins blancs sont également produits sur la commune, mais ne représentent que 5% de la production totale.
La Côte de Nuits doit une partie de son nom à Nuits-Saint-Georges, soulignant ainsi le véritable rôle de ce petit village bourguignon dans le développement de l’activité viticole de la région. Le terme “Nuits” serait dérivé d’un terme latin désignant la noix, en référence aux nombreux noyers et noisetiers présents dans les environs. La portée historique de Nuits-Saint-Georges fut telle que ses vins devinrent la boisson médicinale du roi Louis XIV, remplaçant les bouteilles de Champagne par cette appellation.
Comparé aux autres villages que j’ai récemment visités en Bourgogne, le village de Nuits-Saint-Georges ressemble à une métropole vivante, avec une population de 5 400 habitants. Les nombreuses boutiques, ainsi que les restaurants, caves et autres activités touristiques contribuent largement au dynamisme de cette petite commune.
C’est à Nuits-Saint-Georges qu’est née, en 1934, la Confrérie des Chevaliers du Tastevin. Depuis sa création, cette confrérie a pour mission de promouvoir les vins de Bourgogne à l’international. Initialement créée dans le but de redynamiser l’industrie viticole bourguignonne, aujourd’hui la confrérie célèbre la magie des vins de Bourgogne et honore la convivialité des traditions de la région dans plus de 120 pays. Elle s’est établie au Château du Clos de Vougeot depuis 1944, mais la confrérie a marqué le village de Nuits-Saint-Georges, laissant notamment une plaque commémorative qui se trouve au Caveau Nuiton.
Une voie pédestre permet de visiter le village en passant par tous les lieux et monuments incontournables de Nuits-Saint-Georges, y compris le Cassissium comprenant un musée interactif dédié au cassis et la visite d’une liquoristerie. En effet, la Bourgogne n’est pas seulement connue pour ses raisins et ses vins. La Crème de Cassis est une liqueur locale produite à partir de cassis que l’on utilise souvent à l’apéritif avec du vin blanc, pour faire un Kir, ou avec du Champagne, pour faire un Kir Royal. Voilà une autre façon de déguster les spécialités locales !
Le beffroi de Nuits-Saint-Georges, situé en plein centre historique de la ville, est lui-même un bijou d’architecture. Construit au début du XVIIème siècle, ce beffroi aux influences flamandes a servi d’hôtel de ville jusqu’en 1833. Le carillon de l’horloge, restauré dans les années 80, rythme la vie des Nuitons. Sur l’un des côtés de la façade, un monument en hommage au sculpteur bourguignon Paul Cabet a été érigé. À quelques pas du beffroi se trouve l’église Saint-Denis, reconnaissable à son toit en tuiles vernissées et située quasiment sur les rives du Meuzin. Cette rivière, désormais peu abondante, servait autrefois à approvisionner toute la ville en eau (abreuvoirs, lavoirs communaux, moulins et tanneries). Dans l’église se trouve l’une des nombreuses œuvres d’Aristide Cavaillé-Coll, célèbre facteur d’orgues connu pour avoir contribué à la conception de l’orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Bien que située en dehors de Nuits-Saint-Georges, l'abbaye de Cîteaux mérite également le détour. L’histoire des Climats et terroirs de Bourgogne ne peut être dissociée de celle de l’abbaye qui fut construite au XXIIème siècle. De l’entretien de leur propre vignoble à l’acquisition de nouvelles terres viticoles à travers la Bourgogne, en passant par une amélioration continue de leurs techniques de viticulture et vinification, les moines cisterciens ont joué un rôle important dans l’industrie viticole de la région. Des visites guidées de l’abbaye sont proposées tout au long de la journée. Ne manquez pas de vous rendre dans la petite boutique attenante pour vous procurer le célèbre fromage de Cîteaux et d’autres produits réalisés par les moines.
Pour les amis du Château de Pommard, je recommande de visiter l’église Saint-Symphorien qui collectionne notamment des bancs en bois historiques dont un, situé près de l’entrée, qui porte le nom Marey-Monge. Ce banc appartenait à Ernest Marey-Monge et sa femme Sophie, l’un des huit enfants de Nicolas-Joseph Marey et Emilie Monge, la deuxième grande famille ayant marqué l’histoire du Château de Pommard, après celle des Micault.
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