Catherine, vous êtes une journaliste américaine. Parlez-nous de votre parcours jusqu'en Europe.
En effet, je suis journaliste spécialisée dans la gastronomie et les voyages. Originaire de Boston, aux États-Unis, j'ai emménagé à Paris il y a huit ans. Avant cela, j'ai étudié à l'Université des Sciences Gastronomiques en Italie où j'ai obtenu un Master en Culture Culinaire et Communication. Ce fut une expérience inoubliable ! Ce programme comprend l'étude des arts culinaires sous toutes leurs formes possibles ; allant de l'anthropologie à l'histoire, en passant par la chimie, la production alimentaire ou encore le journalisme gastronomique. J'ai eu la chance de voyager dans toute l'Europe, à la rencontre de producteurs d'huiles d'olive, de fromages mais aussi de vins. J'ai découvert les différents modes de production et appris à déguster chacun de ces délicieux produits. Mes examens finaux s'orientaient autour de la charcuterie, du fromage, du chocolat, de la bière et j'en passe !
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à Paris ?
J'ai toujours su que je voulais faire ma vie en Europe. Après mes études, j'ai obtenu un stage à Paris, en tant que rédactrice pour un site de revues gastronomiques. Je devais y rester pour quelques mois seulement, mais je suis tombée amoureuse de la culture française et de sa scène culinaire. Je suis rentrée aux États-Unis pour une période très brève, où j'étais alors rédactrice en chef d'un magazine qui s'appelle Edible DC. Paris me manquait énormément, alors j'ai vite pris la décision de revenir en France. Aujourd'hui, je travaille en tant que freelance pour une variété de magazines, journaux et sites web. J'écris à propos des restaurants que je découvre, des chefs, de l'agriculture en général et de mes voyages. J'écris avec le souhait de partager mes aventures et mes découvertes sur la gastronomie et la culture française. Il n'y a rien de plus satisfaisant que d'écrire sur ces personnalités et ces lieux qui me marquent et qui, j'espère, marqueront les voyageurs qui me lisent.
Pourquoi la gastronomie vous attire tant ?
J'aime le côté convivial qui va souvent de paire avec la gastronomie. La nourriture, de manière générale, c'est ce qui permet de réunir un groupe de personne -autour d'un repas par exemple-, et c'est un sujet de conversation facile. Nous avons tous besoin de nous nourrir pour vivre. C'est donc aussi ce qui nous lie. D'ailleurs, lorsqu'on étudie la gastronomie, on étudie également les religions, les appartenances ethniques, les histoires qui vont avec chaque culture. En tant que journaliste, je m'intéresse aux vies de personnalités différentes, et j'apprends de leurs expériences. Grâce à mon métier, j'ai la chance d'apprendre continuellement et de rester curieuse. Je ne m'ennuie jamais car je rencontre régulièrement des nouvelles personnes, j'apprends des nouvelles techniques, et je découvre des nouvelles saveurs.
Qu'appréciez-vous particulièrement en France ?
Le mode de vie ! J'apprécie la culture française, les personnalités, la cuisine évidemment, et les vins. Les français sont particulièrement fiers de leur patrimoine. C'est une destination incontournable, surtout lorsqu'on est passionné de gastronomie. La France peut intimider les voyageurs qui ne parlent pas le français. Je me suis donné pour rôle de guider ces voyageurs anglophones, en leur recommandant des lieux qui les marqueront sans aucun doute.
Vous revenez d'un séjour en Bourgogne. Parlez-vous de votre expérience.
J'ai eu la chance de visiter la Bourgogne plusieurs fois auparavant, mais c'était la première fois que je m'aventurais sur la Route des Grands Crus. J'ai eu la chance de visiter les villages iconiques de Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges, Aloxe-Corton, et Meursault. Ce fut une expérience inoubliable ! Ces villages sont à la fois charmants et pittoresques, comme on pourrait s'y attendre. Chaque village a cependant sa propre architecture. Bien qu'ils soient situés à quelques kilomètres les uns des autres, ces lieux offrent des paysages et des terroirs bien différents.
Quel détail vous a particulièrement marqué en Bourgogne ?
C'est un détail, mais j'étais fascinée par les toits en tuiles qu'on peut voir dans toute la région. À Aloxe-Corton, par exemple, depuis le vignoble on apercevait très bien le toit en tuiles d'un château. Cela m'a donné envie d'en apprendre davantage sur ces toits caractéristiques de la région, leur histoire et processus de fabrication.
La Bourgogne est finalement assez proche de Paris ; en une heure et demie vous êtes à Dijon. Et pourtant, ce sont deux univers bien distincts. L'architecture et les paysages vous dépaysent complètement. En arrivant d'une grande ville, j'étais impressionnée par ces vignobles à perte de vue.
Que diriez-vous à propos de la Bourgogne à vos lecteurs?
Les conditions actuelles ne nous permettent pas de voyager en ce moment ; mais si j'étais en ce moment aux États-Unis, je placerais la Bourgogne, et particulièrement les villages situés le long de La Route des Grands Crus, comme lieux à visiter en priorité. C'est un voyage qui peut se faire également à vélo, si on est un peu sportif. En attendant de pouvoir voyager, je conseillerais à mes lecteurs de déguster les vins de cette sublime région qui les transporteront immédiatement au cœur de ces villages et de leurs terroirs uniques.