Nos Histoires

Famille Giraud (2003 – 2014)

La Passion Viticole

L’avènement d’un nouveau siècle marqua également l’arrivée d’une nouvelle famille au Château de Pommard. Nourrissant le désir de transformer le domaine viticole du XVIIIe siècle en l’une des destinations touristiques les plus prisées ; la famille Giraud projetait de développer ; de façon grandiose ; le potentiel du domaine. Pendant dix ans, la propriété subit une restauration majeure. Le domaine est devenu l’un des lieux incontournables de Bourgogne, en matière d’architecture, de paysage et de dégustation de vin.

Le 13 novembre 2003, le Château de Pommard n’appartenait plus à une famille d’origine bourguignonne ; pour la première fois de son histoire. La propriété fut achetée par la famille Giraud, de Haute-Savoie, une région de France située à trois heures de route à l’est de Pommard, en direction de Genève.


Innovation en matière de rénovation : La famille Giraud a lourdement investi dans les installations

Homme portant un amour incommensurable à la vie, à la vinification, à la culture, et à l’art, et patriarche de la famille Giraud ; Maurice, est reconnu aujourd’hui comme le titan du domaine. En 1974, il a fondé Maisons Giraud, une entreprise de construction et, en 1984, a lancé la société immobilière très prospère, Maurice Giraud Montagne (MGM). Si quelqu’un est bien doté des compétences, des qualifications et de l’expérience pour faire entrer le Château de Pommard dans le XXIe siècle, c’est Maurice Giraud.

En avril 2002, M. Giraud reçut un appel l’informant de la vente d’un domaine au cœur de la Bourgogne, un endroit appelé Château de Pommard. Cet appel éveilla sa curiosité. Les domaines viticoles en Bourgogne, et Pommard ne fait pas exception, sont rarement mis en vente. Maurice ; un œnologue et collectionneur passionné ; vit immédiatement toutes les possibilités qui s’offraient à lui à l’idée de posséder un si précieux ; et historique ; Château du XVIIIe siècle dans une région viticole si célèbre. Maurice connaissait le Château de Pommard, mais uniquement comme trésor national, et pour son bon vin. « Une semaine après l’appel, » déclara Maurice, « J’ai visité le Château de Pommard. Un vrai coup de cœur ! » 


Hier et aujourd’hui : L’extérieur du Château Micault en 2004

Au moment de l’acquisition des terres auprès de Laplanche ; après avoir répondu aux nombreuses questions de Jean sur les intentions de la famille Giraud pour le domaine viticole, Maurice, déclara : « Je ne peux me passer de ce paysage. Pommard est mon havre de paix ! » Cela aurait provoqué, sans aucun doute, un soupir de soulagement chez M. Laplanche.

La grande ambition de Maurice ; expliqua-t-il à M. Laplanche, était de « développer un grand vin de Bourgogne, un vin expressif et voluptueux, aussi majestueux que les murs historiques qui le regardent naître chaque année. »

Mais pour réussir cet exploit, Maurice exigea de rénover et de moderniser de nombreux aspects des lieux. « Avec l’héritage que nous venons d’acquérir, » affirmait Maurice lors d’une interview ; « Nous avons un diamant à polir car il s’agissait de la Belle au Bois Dormant. Très peu de travaux ont été réalisés pendant un siècle. Nous avons donc beaucoup à faire, pas seulement passer du vernis. »


Chambre avec vue : Maurice Giraud, dans le bureau de la direction, surplombant Simone

Maurice réalisa qu’il ne lui fallait pas seulement superviser les travaux de construction du Château ; mais que pour vraiment être accepté comme propriétaire d’un domaine Bourguignon ; il devait cultiver son esprit en parallèle. Au cours des rénovations intensives et de la culture des vignes, Maurice retourna à l’école pour vivre une immersion dans le savoir-faire bourguignon.  « J’ai réalisé mon ignorance en la matière, » a admis Maurice ; après s’être inscrit à l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin (IUVV) de l’Université Jules-Guyot de Dijon. Il suivit régulièrement des cours pour améliorer ses connaissances et son expertise de la terre, du terroir et des sciences naturelles.

Entre 2004 et 2007, la famille Giraud agrandit les installations viticoles. Elle fit évoluer le potentiel du domaine en harmonie avec le monde moderne, par de vastes travaux de rénovation et de restauration dans tout le domaine. Les travaux de construction ont débuté au niveau de la cave souterraine et la cuverie, en 2004 ; avant que tous les regards ne se tournent vers le Château Micault en 2008. La rénovation complète de l’extérieur du manoir a pris deux ans. Les travaux intérieurs des deux châteaux n’ont jamais commencé. La famille Carabello-Baum a entamé d’intenses travaux de reconstruction et de rénovation à l’hiver 2016.


Nouvelle Cuverie : Maurice Giraud avec un jeune Samuel Grivaux (extrême gauche)

À l’intérieur de la cuverie, tous les foudres de fermentation en chêne français (option privilégiée par Jean Laplanche) ont été remplacés par des cuves en acier inoxydable plus hygiéniques. Puis, des bureaux de direction et des salles de séminaire ont été installés, accompagnés d’une Orangerie au-devant du Château Micault. Enfin, une fontaine rénovée a été placée dans la Cour Carrée (construite autour de l’originale) ; tout ceci accompagné de la replantation complète du Jardin à la Française ; de 10 caveaux de dégustation de bon goût et, pour faire bonne mesure, d’une galerie d’art dédiée au lieu ; l’endroit parfait pour aider le domaine à devenir un pôle majeur de l’agenda social pour les événements artistiques, viticoles et sociaux.

Des statues, des sculptures et des peintures d’une sélection de choix parmi les artistes de plus grande renommée ; Salvador Dali, Pablo Picasso, Andy Warhol, Henri Matisse et Auguste Rodin, pour n’en nommer que quelques-uns ; ornent aujourd’hui les murs intérieurs de la galerie ainsi que les cours extérieures, jusqu’aux vignes.


Salvador Dali : « Les vignerons sont aussi de grands artistes, » a déclaré Maurice Giraud, qui a installé de nombreux chefs-d’œuvre dans la Cour d’Honneur

En seulement six ans, le nombre annuel de visiteurs au Château est passé de 3 000 à plus de 35 000 personnes.

Maurice Giraud n’a pas travaillé seul à la rénovation de sa nouvelle propriété. Il a été assisté par les Compagnons du Tour de France, une fédération compagnonnique d’entrepreneurs et d’artisans qui remonte au Moyen-Âge et ne s’appuie que sur un artisanat et des techniques traditionnelles pour réaliser leur travail.

Le nouveau Château de Pommard était désormais un lieu où les visiteurs, et les locaux, pouvaient adopter le style de vie convivial bourguignon et nouer des liens avec l’art, le vin, la nature et l’histoire, dans un lieu luxueux. Pommard avait été remis au goût du jour. Presque.


Vente du siècle : Maurice Giraud dans la parcelle appelée Grand Champs

Tout ce dont Maurice avait besoin maintenant était d’un vigneron qui soit en accord avec le nouvel esprit du Château. Maurice Giraud chercha un vigneron qui incarnait à la fois les traditions régionales et les innovations modernes en matière de vinification. Quelqu’un doté des compétences et du savoir-faire d’un vigneron bourguignon, capable de regarder vers l’avenir (et peut-être vers la viticulture en biodynamie) pour célébrer l’héritage de Vivant Micault.

Il n’y avait qu’un seul homme capable de relever le défi : Emmanuel Sala.

Après son séjour comme vigneron de l’Extraordinaire au Château du Domaine Vert en Côte de Provence, Emmanuel Sala rentra en Bourgogne en 2007 ; profitant pleinement de sa nomination comme vigneron de l’historique Château de Pommard. La proposition de s’occuper du Clos Marey-Monge était trop belle pour être refusée. « La Bourgogne est ma maison », annonça Emmanuel à la nouvelle de son nouveau poste. « Je veux apprendre à connaître la terre, observer, prendre le contrôle, et me concentrer uniquement sur la fabrication d’un vin d’exception. La complexité du Clos Marey-Monge m’oblige à me surpasser chaque jour. »

Emmanuel, aujourd’hui dans sa dixième année de fonction, a produit – sans aucun doute – les meilleurs vins et les plus élégants dans l’histoire du domaine… jusqu’ici.


La science de Simone : Emmanuel Sala parle avec fierté de sa parcelle Simone, possédant l’une des plus grande surface intense d’argile en Bourgogne

Avant qu’Emmanuel ne soit nommé au poste prestigieux de vigneron du Château de Pommard ; il incombait au vinificateur Philippe Charlopin ; aujourd’hui au domaine Charlopin-Parizot situé à Gevrey Chambertin ; de faire évoluer le Château de Pommard vers la modernité ; après des décennies sous la coupe du seul vinificateur-psychanalyste de France, Jean Laplanche.



Changements : Le célèbre vinificateur Philippe Charlopin a été nommé pour revisiter les normes et les méthodes de vinification.

Au début des années 2004, Maurice Giraud recruta Philippe Charlopin en tant que responsable des vignes. La première tâche de Charlopin fut de repenser bon nombre des méthodes de vinification employées par la famille Laplanche et leurs vignerons pendant plusieurs années. Pendant longtemps, la famille Laplanche avait, disait-on, réalisé les vendanges trop tôt ; omis d’utiliser une table de tri ; laissé durer la période de macération trop longtemps ; et utilisé des fûts de fermentation de mauvaise qualité. Ce, donnant au vin une qualité « dure et rustique » pour certains des derniers millésimes des Laplanche.

A409DK FRANCE BURGUNDY POMMARD WOODEN VATS IN CHATEAU DE POMMARD WINERY’S CELLAR

Coup de Foudre : Les cuves de fermentation en bois de Jean Laplanche ont été remplacées

Croyant en l’intuition d’Emmanuel, la famille Giraud suivit son instinct et recruta Lydia et Claude Bourguignon, spécialistes en viticulture et terroirs, en 2009. Les Bourguignons mirent les terroirs du Clos Marey-Monge à l’épreuve, et les scrutèrent à la loupe.

Leurs analyses chimiques et biologiques complètes confirmèrent que deux des parcelles du Clos de Marey-Monge, Simone et Chantrerie, possédaient des argiles ayant l’une des plus grandes surfaces intenses jamais enregistrées en Bourgogne. C’est un ingrédient participant à un Pinot Noir d’exception. Une surface intense similaire n’a été trouvée que dans deux Grand Crus de la Côte de Nuits à Richebourg et Musigny.

Dans leur rapport ; Claude et Lydia Bourguignon déclarèrent : « Au Château de Pommard, les travaux entrepris au cours des 10 dernières années avaient pour but de redéfinir la diversité du terroir, décrite par le Dr Lavalle au XIXe siècle. Redonner vie aux terroirs du Château de Pommard a permis à Emmanuel Sala de vinifier les raisins de ces types de sol exceptionnels ; puis de les assembler avec minutie et précision. »

Toutefois, les conclusions scientifiques des Bourguignons n’ont aucunement étonné Emmanuel. Il savait que le Clos Marey-Monge renfermait quelque chose de spécial, même pour la Bourgogne.


Claude et Lydia : Spécialistes respectés des terroirs de Bourgogne, les Bourguignons. 

En dépit de leurs énormes investissements financiers et personnels dans le Château de Pommard ; l’intendance de la propriété par la famille Giraud fut de courte durée. Après dix ans, la famille Giraud partit vers d’autres pâturages et le domaine fut mis en vente. La propriété s’arracha et fut rachetée par la famille Carabello-Baum, de San Francisco, en Californie.

« Nous partageons, avec Michael Baum, la même vision pour le Château de Pommard ; les mêmes valeurs qui mettent l’accent sur la préservation et la promotion toujours plus grande de ce patrimoine national. C’est pourquoi j’ai décidé de mettre entre ses mains le destin de ce domaine unique. Je sais qu’il aura à cœur de poursuivre le développement du Château en harmonie avec ce qui a été entrepris depuis 10 ans. »
Maurice Giraud

Et donc, avec cela en tête, en 2014, la cinquième famille ; les Carabello-Baum ; arrivèrent avec des idées visionnaires et ambitieuses sur la façon de faire encore plus progresser le Château vers l’avenir. Après tout, il allait s’agir de l’étape la plus importante pour le Château de Pommard jusqu’ici.


De nouvelles Visions : Maurice Giraud et Michael Baum se serrent la main