Nos Histoires

Famille Micault (1726 – 1763)

LA PREMIÈRE FAMILLE DE POMMARD

L’histoire de Pommard est l’héritage de la famille Micault. Les deux seront à jamais liées dans le cœur et l’esprit des vignobles et des habitants du village. Durant quatre siècles, la famille Micault a pris racine à Pommard, insufflant la vie et un objectif dans les sols, régissant leur prospérité ; et imprégnant l’esprit de vitalité qui demeure, aujourd’hui encore, source d’inspiration.

La longue résidence des Micault à Pommard débuta en 1340 lorsque Philibert Micault se vit décerner le titre honorifique de grand capitaine de Pommard. Ce, en récompense de son courage à s’opposer à Charles X, le dernier roi bourbon de France. Cette distinction prestigieuse ; ainsi que celle de devenir maire de Pommard ; serait une position attribuée à d’autres membres éminents des cinq familles qui posséderaient le Château de Pommard, à partir de 1726.

Avant l’ère prospère des Micault à Pommard, les ducs de Bourgogne apportaient prospérité à la région. Ils employaient les moines de l’abbaye de Cîteaux pour le labour des sols, appartenant autrefois aux Romains.

Au cours du XIVe siècle cependant, les Ducs de Bourgogne abandonnèrent leur propriété de Pommard. Ils ne laissèrent derrière eux qu’une « vilaine tour en ruines » – et s’installèrent à Dijon. En leur absence, les propriétaires de Château locaux détenaient le pouvoir sur la terre ; permettant ainsi à de nouvelles familles nobles d’en prendre possession. En 1340, le roi de France, Philippe VI ; le premier roi de France de la maison capétienne de Valois autorisa Eudes IV ; l’un des derniers Ducs de Bourgogne – à nommer ses hommes de confiance pour devenir les capitaines des forteresses du royaume. Eudes IV nomma Phillibert Micault responsable de Pommard.

Philibert avait besoin d’un endroit où vivre. C’est ainsi que commença une longue lignée de Micault, attachée à la géographie de Pommard. En effet, Philibert Micault ne partit jamais. Il fut enterré au cimetière de Pommard, situé à côté des vignes du Clos Marey-Monge.


Triptyque : Peint en 1559, le triptyque Micault a été commandé par Nicolas Micault, fils de Jean Micault et petit-fils de Philibert Micault. Il représente l’ensemble de la famille Micault.

Dans le sillage de son arrière-arrière-grand-père, Vivant Micault est devenu le premier à véritablement s’établir à Pommard avec le premier Château en exploitation.

Vivant était un entrepreneur audacieux, connu pour son ambition d’explorer toujours plus le monde moderne dans lequel il vivait. Il incarnait son nom, un bon vivant.

 


Almanac Micault  : Les armoiries de Micault (trois chats d’argent, assis et penchés en avant, à l’intérieur d’un écusson azur avec un chevron d’or) proviennent de la ligne néo zélandaise des Livine Cats Van Welle (1481-1547), du côté maternel de Jean Micault

Après avoir hérité des vignobles de sa mère en 1707, Vivant ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Ni d’ailleurs, sur le prestigieux pédigrée de son nom de famille. Son héritage lui a certainement ouvert des portes. Mais c’était le sens aigu du devoir qui conduit Vivant à explorer, exceller, et étendre sa portée au-delà même des plus folles attentes de sa famille.

Passant la moitié de l’année dans les hivers sauvages et urbains de Paris ; et l’autre moitié dans les étés brumeux et pittoresques de Bourgogne, Vivant menait une vie trépidante. Cavalier, avocat parisien, agriculteur, directeur général des « poudres et salpêtre du Royaume », secrétaire du roi Louis XV, autant de postes de pouvoir que ses fils, Jean et Joseph aspireraient à atteindre. Lorsqu’à Paris, Vivant était possédé par l’esprit du travail et de l’accomplissement, dans l’exercice de ses devoirs royaux. À Pommard, il travaillait dur à faire prospérer son empire viticole. Mais, au fur et à mesure que le temps passait, les vignes de la maison familiale l’appelaient.


Pressoir à vin de Vivant : Remonte aux premières productions de vin au domaine

En 1726, à l’âge de 45 ans, Vivant aspirait à la beauté champêtre de Bourgogne et à une vie tranquille dans le village de sa famille, Pommard. Il désirait se déconnecter de sa vie parisienne et établir la première pierre d’un grand manoir qu’il voulait appeler maison.


Le Tableau des Micault : Avec l’aimable autorisation des Archives de Beaune. Première édition, 1887.

Employant le célèbre architecte parisien Charles-Étienne Briseux pour construire un manoir majestueux de style Régence ; à partir des pierres rose de Chassagne-Montrachet ; Vivant avait pour ambition d’entourer ses vignes d’installations viticoles et d’un Château si opulent qu’il introduirait ses Grands Vins dans le monde, avec une déclaration d’intention retentissante : La beauté est née de ces terres.


Château Vivant Micault : Décrite par Abbott Pierre Collon, en 1782, « comme la plus belle maison de campagne de la province. »


Registre foncier : Les plans du Château Micault, datés de 1761

Pendant des siècles, le nom du Château changea pour refléter ses résidents et propriétaires. Aujourd’hui, par respect et afin de rendre hommage à l’héritage de notre fondateur, Vivant, nous l’appelons Château Micault. En 2016, nous avons également donné son nom à certains des vins de notre domaine. Fabriqués à partir des plus jeunes vignes du Clos Marey-Monge, nos millésimes Vivant Micault sont féroces, frais et pleins de vitalité. Tout comme Vivant !

La détermination de Vivant de faire de Pommard le village viticole le plus réputé au monde n’en mérite pas moins. À en juger par la simple taille des installations de vinification et de production qu’il a installé au domaine, entre 1730 et 1750, ainsi que l’achat de maisons voisines entre 1737 et 1751, pour les transformer en dépendances entièrement dédiées à la vinification et au vieillissement de son « Grand Vin », il est clair que les aspirations viticoles de Vivant étaient aussi impressionnantes que le personnage.


De la part du Roi : Une instruction de paiement du roi Louis XV à son trésorier Joseph Micault, 1771,lui donnant l’ordre de délivrer 200 livres à la veuve du soldat Timballier, qui avait servi dans la garde de Louis.

Après exactement 30 ans de développement et d’expansion de son Pommard bien-aimé, Vivant Micault décéda en 1756. Ce, laissant derrière lui un chemin bien tracé pour ses fils, Joseph et Jean.

Deux jeunes hommes très différents, Joseph et Jean décidèrent de se partager le domaine entre eux, lors d’une vente aux enchères à l’amiable. En 1761, Joseph Micault, le fils aîné de Vivant, devint l’unique propriétaire du Château de Pommard ; rachetant la part de Jean pour la somme de 90 000 francs. Il deviendrait plus tard le Trésorier Royal du roi Louis XV et serait propriétaire du Château, de ses vignes et de ses installations viticoles pour seulement deux ans de plus, avant de le vendre à un homme d’affaires sage et futé – M. Claude Marey. Joseph vécut jusqu’à l’âge de 63 ans, en Seine-et-Marne.


Vente aux enchères à l’amiable : Papier de garde du registre foncier (1761) décrivant la vente aux enchères du Château Micault entre les deux frères, Jean et Joseph Micault

Jean, en revanche, allait vivre un destin plus tragique. À la fin des années 1780, Jean était président du parlement de Bourgogne, une position d’immense pouvoir. Au début de la Révolution, beaucoup de nobles, dontJean et son épouse Marie-Françoise Trudaine, quittèrent la France pour protéger leur vie. Cependant, en novembre 1793, de retour dans leur pays natal à l’apogée du Règne de Terreur, Jean et son épouse Marie-Françoise Trudaine, furent dépouillés de leurs biens et emprisonnés à Dijon, lors d’une purge des ennemis de la Révolution. Ils étaient accusés d’émigration.

Le 17 mars 1794, Jean Micault fut guillotiné dans le centre de Dijon. Malheureusement, son corps (et sa tête) n’ont jamais été rapportés à Pommard, afin de l’enterrer avec les autres membres de sa famille.

Cimetière de Pommard : De nombreux membres de la famille Micault sont enterrés à côté du
domaine du Château de Pommard qui leur était cher